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La seule Eglise du Rebberg de Mulhouse Le Sacré Coeur

Ce qu'écrivait le chanoine Paul Schmitt de la seule église du Rebberg de Mulhouse

«La paroisse du Sacré-Cœur du rebberg de Mulhouse, érigée en 1930, est restée sans église pendant une trentaine d'années. La chapelle érigée alors eut pu donner satisfaction quelque temps encore, si ses 300 places n'avaient été par trop disproportionnées à un quartier comptant quelques 5000 catholiques.

Située au Sud-Est de la ville, en deçà de la voie ferrée Belfort-
Bâle, cette paroisse recouvre une vaste surface comprenant deux secteurs urbains d'aspect différent, l'un de grand passage et fort dense le long de la ligne de chemin de fer, l'autre résidentiel, étalé sur les pentes du dernier contrefort du Jura, le « Vignoble », tout en propriétés verdoyantes.

Les mulhousiens ont toujours suivi avec beaucoup de sympathie le développement de l'architecture religieuse à Bâle et en Suisse alémanique. Ils se sont familiarisés avec les vastes nefs de béton aux lignes élégantes, inondées de lumière, au détail raffiné, et agrémentées de précieuses créations d'art moderne.

Il ne pouvait être question d'autre chose au Sacré-Cœur, que d'une église de béton. Mais d'emblée le projet envisagé ajouta une double exigence, l'une concernant le plan de l'édifice et l'autre relative à l'esprit de la construction.

Tout d'abord le programme considérait comme essentielle la
faculté de « rassembler dans l'unité les enfants de Dieu
dispersés» (saint Jean), de placer par conséquent l'autel de façon à le rendre visible de tous les points de l'enceinte sacrée et d'éviter aux fidèles, par une austérité bannissant le luxe, toute distraction dommageable à la communion spirituelle.

D'autre part le programme visait à créer dans l'église une atmosphère sacrale.

Le caractère religieux d'un édifice beaucoup plus qu'aux œuvres d'art qui « l'ornaient» fussent-elles des plus grands maîtres, ou aux « sujets» proposés à l'instruction ou à l'édification des fidèles, apparait, aujourd'hui dépendant d'une certaine qualité de l'architecture qui, par ses lignes, ses volumes et ses jeux de 

lumière, au même titre que les rites, les paroles, les chants et les silences, facilite l'entrée des âmes dans le domaine du mystère,
du tout-autre et de l'ailleurs. Ceci exigeait une grande sobriété,
bien plus, un véritable dépouillement dans la présentation des formes. Il fallait « un lieu redoutable ... un lieu très saint qui est l'œuvre de Dieu, le signe inappréciable de sa présence, un temple très pur» (messe de la Dédicace).

Des avant-projets furent demandés à plusieurs architectes, une estimation des biens mais aucun ne répondait mieux au programme que celui proposé par MM. André Le Donné et Michael Patout. Le projet de la nouvelle église fut adopté en janvier 1956. Le chantier s'ouvrit en juillet de la même année et le 7 mai 1959 le sanctuaire était béni par Mgr Elchinger, évêque coadjuteur de Strasbourg, qui y célébra la première messe.

A mesure que se déroulaient les travaux, la collaboration entre les divers responsables devint de plus en plus étroite. La cohésion d'une équipe suppose au départ un accord parfait sur les principes et sur les objectifs, une commune hiérarchie des valeurs. Il faut à tous les échelons un grand esprit de soumission.
Une fois reconnue la nécessaire prédominance de l'aspect architectural, ni le technicien, ni le financier, ni l'artiste, ni le pasteur d'âmes ne peuvent plus prétendre imposer leur point de vue particulier.

L'utilité pastorale immédiate doit céder parfois à des soucis esthétiques visant à un effet d'ensemble dont l'importance pastorale dépasse de beaucoup les avantages pratiques auxquels on renonce.

De même l'œuvre d'art, loin de prendre le monument pour prétexte ou pour cadre, doit s'y intégrer et l'aider à affirmer son emprise sur les âmes. Dans une telle conception des choses le vitrail occupe une place de choix. Il ne décore pas, ne s'ajoute pas, il fait partie de la paroi, introduit la lumière, la filtre, la colore, la distribue, irradiant les reliefs et vivifiant les formes. On ne lui demande ni d'édifier ni d'instruire, mais de vibrer et de traduire par le rythme qui l'anime ou par l'harmonie des tons une spiritualité qui se communique au bâtiment tout entier, fonction 

qui exige du maître-verrier un maximum de personnalité dans un maximum d'effacement. Ce parti-pris de discrétion invite tout naturellement à pratiquer un art dépouillé, abstrait, spirituel. La figuration elle-même, si elle est adoptée, se fera volontiers allusive et suggestive, préoccupée surtout de beauté graphique et de pureté d'expression.

Il faut en dire autant des autres auxiliaires de l'architecture, la mosaïque, la sculpture, la ferronnerie, qui se rapprochent ainsi de la maçonnerie et de la menuiserie. A la limite artiste et artisan se
confondent. La musique, de même, devra se subordonner à la liturgie. L'instrument sera approprié au bâtiment, de même que le mobilier, spécialement les bancs, les accessoires du culte ou les vêtements sacerdotaux, tout cela rigoureusement pensé dans l'esprit de l'architecture.

Nous avons eu la grande satisfaction de contact au Sacré-Cœur de trouver des artistes animés de tels sentiments. M. Léon Zack, M. Maxime Adam-Tessier, Mme Janie Pichard, Mlle Irène Zack, Mme Véronique Filozof, Mme Lucienne Lazon.

Nous avons tous rêvé que le nouveau sanctuaire fût d'une coulée semblable au Temple spirituel dont toutes les pierres vivantes s'agencent entre elles sous la mouvance d'un seul
et même Esprit.»

Paul Schmitt curé de 1954 à 1969
Initiateur et porteur du projet de l'église

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